On parle de la RSE comme d’un outil pour développer l’image de marque d’une entreprise, mieux gérer ses ressources matérielles ou améliorer sa productivité interne. Évoquée pour la première fois en 1953 dans un ouvrage américain d’Howard Bowen, elle est à présent largement répandue dans les sociétés. Et pour cause, puisqu’elle apporte un véritable avantage compétitif !
Si le sujet de la RSE est flou pour vous, j’espère que cet article va vous aider. Aujourd’hui, je reviens sur les bases de la définition de la RSE, ce que c’est, et pourquoi les entreprises l’ont adopté.
Les différentes définitions de la RSE qui existent
RSE signifie « Responsabilité sociale des entreprises » ou bien « Responsabilité sociétale des entreprises », selon le contexte.
👉 Si je devais expliquer la RSE à ma grand-mère ou à un enfant, je dirais que c’est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable.
Allez, on va rentrer un peu plus dans le détail quand même. La définition que l’on trouve le plus souvent sur internet est celle présentée par la Commission Européenne. Elle désigne la RSE comme étant « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes. »
Même si c’est la plus commune, sachez que cette définition proposée il y a plus de vingt ans a été mise à jour en 2011. La nouvelle version est plus concise : « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ».
Vous noterez que la notion de volontariat a disparu. On peut interpréter ça comme on veut, mais pour moi ça indique une législation de plus en plus forte autour de la RSE.
📌 La RSE s’appelle aussi RSO (responsabilité sociale des organisations) lorsqu’elle est appliquée à des organisations au sens large du terme, c’est-à-dire des associations, des collectivités, ou toute autre entité.
« Social » ou « sociétal », c’est pareil non ? 🤷♀️
C’est un petit débat sans grands enjeux dans le monde la RSE : est-ce qu’on dit « responsabilité sociale » ou « responsabilité sociétale » ? Dans la plupart des situations, vous pouvez dire les deux, vos interlocuteurs comprendront que vous parlez d’une démarche RSE et il n’y aura pas mort d’homme.
Mais pour les curieux comme moi qui veulent connaître la différence entre les deux termes, voilà à quoi ont abouties mes recherches 🥸 :
– lorsqu’il est employé dans le contexte d’une entreprise, « sociétal » marque l’ouverture sur l’extérieur et la prise en compte des interactions de l’entreprise avec les collectivités locales, les associations, ou des groupes autres.
– le terme « social », lorsqu’il est utilisé dans le contexte d’une entreprise, désigne les relations internes à l’entreprise (dialogue social, climat social, représentant social).
⚠️ Si on sort du cadre d’une société, les définitions changent, mais mon explication s’arrête ici pour aujourd’hui !
Au niveau de la RSE, le site du gouvernement français emploie « sociétale » tandis que le site de la Commission Européenne utilise « sociale », directement traduit de l’anglais « social ». La traduction de la norme ISO 26000 réalisée par l’AFNOR en 2006 a mis en avant le terme « sociétal ». Personnellement, j’utilise les deux suivant le contexte, je vous laisse vous faire votre opinion.
Sur quoi porte concrètement la responsabilité des entreprises ?
Être responsable, c’est rendre compte de ses actes et en assumer les conséquences.
1️⃣ « Rendre compte » à qui ?
Pour rendre compte, il faut identifier les acteurs envers qui l’établissement a ce devoir. Ces acteurs sont appelés parties prenantes et sont le premier élément fondamental de toute démarche RSE.
Concrètement les parties prenantes sont des personnes, des groupes, ou des organismes ayant un intérêt dans les décisions ou activités d’une organisation : actionnaires, collaborateurs, clients, concurrents, fournisseurs, communautés locales, riverains, pouvoirs publics, financiers, banques…
2️⃣ « Rendre compte » et « assumer les conséquences » de quoi ?
En RSE, la responsabilité d’une entreprise concerne toutes les opérations qu’elle mène et leurs impacts sur 3 plans :
– social
– environnement
– économique
Il s’agit des 3 piliers du développement durable. Mais ça reste peu spécifique et peu concret. Il existe justement une méthode analytique pour hiérarchiser et prioriser les enjeux pertinents sur lesquels va porter une démarche RSE. Cette méthode est la matérialité et elle est la seconde notion fondamentale de toute démarche RSE.
➡️ Si vous mélangez les notions de développement durable et de RSE, j’ai creusé la différence dans un autre article sur ce blog.
Pour préciser une démarche RSE à travers des mesures, il faut se tourner vers des référentiels.
Les principaux référentiels RSE 📋
Les entreprises françaises, de toutes tailles et de tous secteurs peuvent se référer à la norme d’orientation ISO 26000.
Elle a défini 7 questions centrales qui forment une référence commune pour structurer une démarche RSE :
– La gouvernance de l’organisation
– Les droits de l’homme
– Les relations et conditions de travail
– L’environnement
– La loyauté des pratiques
– Les questions relatives aux consommateurs
– Les communautés et le développement local
☝️ Pour les sociétés qui cherchent un cadre plus formel pour définir leurs actions, notamment les entreprises internationales, les références mondiales à suivre sont :
– les principes directeurs de l’OCDE pour les entreprises internationales,
– le Global Reporting Initiative des Nations Unies (GRI)
– les principes du pacte mondial des entreprises (Global Compact)
– la déclaration de principe tripartite de l’OIT pour les multinationales
➡️ Et un peu à part, vous avez aussi le référentiel B Corp, un référentiel propre centré sur la mesure d’impact et qui s’impose auprès des entreprises ces dernières années. Si ce label vous intéresse je propose d’ailleurs un accompagnement B Corp.
Pour quelles raisons les entreprises s’engagent-elles dans la RSE ?
Je vois trois raisons principales qui poussent une entreprise à mettre en œuvre une démarche RSE.
– Raisons légales ⚖️
La démarche RSE est historiquement une démarche volontaire, mais la France et d’autres pays européens construisent peu à peu un cadre légal plus rigoureux pour superviser cette démarche. Depuis l’adoption de la Loi Pacte en 2019, toutes les entreprises françaises sans exception doivent « prendre en considération » les enjeux environnementaux et sociaux dans leurs activités. Même si « prendre en considération » n’est pas fort juridiquement parlant, il n’est donc plus possible d’ignorer ces enjeux.
Par contre, les grandes entreprises ou les sociétés cotées ont des obligations légales supplémentaires concernant par exemple la publication de données sur leurs impacts et la surveillance de leurs fournisseurs, sous-traitants et sites de production.
➡️ J’ai fait une synthèse des obligations légales dans un article dédié si le sujet vous intéresse.
– Raisons idéologiques 🧠
Adopter une démarche RSE dans son entreprise c’est contribuer à son échelle à l’amélioration de la société et à la protection de l’environnement. L’anxiété climatique et les prises de conscience poussent à faire des changements dans sa vie privée pour s’engager dans le développement durable, il en va de même pour son entreprise. Construire une entreprise durable et responsable peut être un objectif en soi pour de nombreux chefs d’entreprise, mais aussi pour leurs collaborateurs.
Certains considèrent que c’est leur devoir en tant qu’acteur de la société de « faire leur part ». D’autres vont plus loin en intégrant au cœur même de leur business model un engagement fort. Ce sont les entreprises à mission.
– Raisons business 💰
La RSE représente certes un investissement. Mais pas au détriment de la rentabilité de l’entreprise. Dans une démarche RSE, on accorde autant d’importance à la bonne santé économique de l’entreprise, qu’à ses impacts environnementaux par exemple.
La RSE est rentable parce qu’elle permet souvent de réduire les coûts. Au-delà des coûts, la RSE améliore l’image de l’entreprise auprès des consommateurs, des partenaires et des employés. Ce qui résulte en un impact positif sur la performance économique d’une entreprise. On peut même citer le nombre le plus vu sur tous les articles RSE : une augmentation du CA de 13 % après la mise en place d’une stratégie RSE. C’est la conclusion de l’étude « RSE et performance globale » menée par France Stratégie en 2019.
➡️ Et il existe un tas d’aides et de subventions pour aider les entreprises à investir pour réduire leurs impacts. J’en ai listé plusieurs dans Financer sa démarche RSE en 2022.
Pour conclure, la RSE permet aujourd’hui :
– d’améliorer la performance globale de son entreprise
– de pérenniser son entreprise en l’équipant pour les enjeux de demain
– de répondre aux attentes de ses clients, partenaires et employés
Une démarche RSE n’a pas de fin en soin. C’est une recherche constante d’amélioration, de progrès continu dans les domaines sociaux, environnementaux et économiques. Le plus important c’est de lancer les actions, d’essayer !